Infinite Chess : L’apprentissage des échecs, un outil de remédiation pour les enfants avec troubles du spectre autistique ?
La FIDE promeut INFINITE CHESS, l’une des principales initiatives sociales de la FIDE est le projet INFINITE CHESS, ce projet vise à améliorer les connaissances et la sensibilisation aux échecs pour les enfants atteints de TSA mais aussi vise á étudier les avantages potentiels de l’introduction des échecs et à développer des méthodes d’enseignement.
La FFE souhaite expérimenter cette méthode. Dans cette perspective, Les objectifs de la FFE, portés par sa toute nouvelle Commission « Santé Social Handicap » cherchent à démontrer le plus scientifiquement possible que le jeu d’échecs constitue un outil solide dans l’arsenal thérapeutique des professionnels de santé en tant qu’intervention non médicamenteuse.
Elle s’est ainsi rapprochée de la Fondation Ellen Poidatz. Un partenariat a débuté en 2022. A la faveur de celui-ci 10 professionnels paramédicaux, éducatifs ou enseignants ont été formés au programme Infinite Chess par M. Neiman (Maitre FFE). Ainsi, depuis septembre 2022, 5 groupes de 21 jeunes repartis sur 4 Etablissement Centre et Services de la Fondation Ellen Poidatz participent à une pré étude de faisabilité menée par le Pôle Recherche et Innovation de la Fondation Ellen Poidatz. Les résultats préliminaires sont très positifs. Ils ouvrent des perspectives de recherche très intéressantes.
En effet, une analyse de la littérature met en évidence des effets de la pratique du jeu d’échec pouvant être pertinents pour les jeunes avec TSA. L’entraînement aux échecs améliore la cognition chez les enfants sans troubles du neuro-développement associés notamment dans le raisonnement non-verbal (Joseph et al, 2016). Toujours chez des sujets sans troubles du neuro-développement associés, des études par imagerie mettent en évidence des corrélations entre les réseaux neuronaux impliqués dans les mécanismes de la théorie de l’esprit et de l’empathie et le jeu d’échecs (Powell et al, 2017). Ainsi au regard des recommandations d’interventions fondées sur des preuves pour les enfants atteints de troubles du spectre autistique (Will et al., 2018), il apparait que la pratique du jeu d’échecs peut être pertinente pour les jeunes avec TSA d’autant plus que sa pratique relève de modalités d’intervention recommandées : attention conjointe, enseignement naturaliste, stratégies d’imitation, travail des aptitudes sociales.
Notre objectif est d’évaluer les effets potentiels de ce programme d’apprentissage et de la pratique des échecs chez les jeunes avec déficience intellectuelle et ou troubles du spectre autistique.
Notre hypothèse est que ce programme peut avoir des effets bénéfiques sur le raisonnement non-verbal, la régulation socio-affective et la cognition sociale.
Ce projet, pour lequel une recherche de financement est en cours, impliquera la participation des équipes de la FFE, de la Fondation Ellen Poidatz ainsi que d’une équipe universitaire avec laquelle un partenariat est en cours de finalisation. Il va s’articuler autour de deux actions fortes et synergiques, la réalisation d’une thèse de doctorat et la conduite d’une étude clinique multicentrique. L’étude clinique portera sur 30 jeunes repartis sur 3 sites qui réaliseront un total de 24 séances chacun. En plus de la pratique du jeu, leurs performances en raisonnement non-verbal, régulation socio-affective et cognition sociale seront évalués à quatre reprises (3 mois avant, avant, après et 3 mois après l’intervention). Les trois mois pré-intervention comprendront une intervention contrôle. A ces évaluations cliniques seront associées des évaluations relatives à l’expérience « utilisateur » des jeunes, des familles et des professionnels. En cours de recherche des indicateurs et des recherches additionnelles seront élaborés pour explorer les mécanismes sous-jacents aux effets de l’intervention.
Au premier plan nous attendons un bénéfice positif pour les jeunes avec TSA. Les résultats préliminaires de la phase de pré-test actuellement en cours sont très positifs tant pour les jeunes que pour les professionnels quant à l’expérience utilisateur. Nous attendons confirmation de ces effets sur cette seconde phase.
Plus spécifiquement nous attendons des bénéfices sur le raisonnement non-verbal à titre d’augmentation de la performance cognitive et d’amélioration des capacités visuo-spatiales, mais aussi sur la régulation socio-affective et la cognition sociale notamment parce que le jeu d’échecs implique la capacité de raisonner de manière itérative sur les choix intentionnels potentiels de l’adversaire et implique donc des niveaux élevés de théorie de l’esprit explicite (c’est-à-dire la capacité de déduire les états mentaux des autres) ainsi qu’une prise de décision claire et stratégique basée sur des règles.
Enfin, ce programme présente potentiellement un bénéfice sociétal en illustrant la capacité des jeunes avec TSA à pratiquer un sport très valorisant tant la symbolique du jeu d’échecs est positive